Avant de vous lancer dans une affaire, vous devez commencer par évaluer la pertinence de votre projet. Cette étape est aussi importante pour les actionnaires et les bailleurs. Parmi les méthodes les plus couramment employées comptent le calcul de la valeur actuelle nette (VAN) et le taux de rendement interne (TRI).
Doit-on se baser sur la VAN ou sur le TRI pour évaluer la rentabilité d’un investissement ?
Considérée comme étant l’ensemble des flux de trésorerie actualisés, la VAN peut être calculée en fonction du coût moyen pondéré du capital (CMPC). Ce dernier exprime le niveau de rendement exigé par les prêteurs de capital. Ainsi, la VAN se calcule comme suit :
VAN = flux année 1 (1+CMPC)-1 + flux année 2 (1+CMPC)-2 + flux année n (1+CMPC)-n – investissement initial
Les flux, qu’ils soient positifs ou négatifs, incluent non seulement les flux d’investissement et d’exploitation, mais aussi les flux opérationnels.
Le coût moyen du capital se détermine de la manière suivante, sans tenir compte de la prime de risque :
CMPC = fonds propres × coût des fonds propres + fonds externes × coût des fonds externes × (1 – taux d’impôt) ÷ fonds propres + fonds externes
Avec la VAN, la réalité est simplifiée. Un nombre positif signifie que l’investissement crée de la valeur pour les apporteurs de capitaux. Dans ce cas, elle engendre aussi davantage de bénéfices par rapport aux opportunités de placement au taux préalablement déterminé.
Quant au TRI, il est question de la moyenne des rendements espérés dans la réalisation du projet d’investissement. C’est la valeur relative pour laquelle la VAN est nulle.
Si ∑(CF/(1+TRI)^t) = 0, alors vous obtiendrez le taux de la manière suivante : TRI = (flux entrants/flux sortants)(1/t) – 1
Ainsi, le capital initial équivaut à l’ensemble des flux monétaires, qu’ils soient négatifs ou positifs. En calculant le TRI, vous aurez une idée de la croissance que connaîtra votre activité. Le projet sera validé dans le cas où il est plus élevé que le taux de rendement final. Avant toute décision d’investissement, une comparaison avec le taux d’intérêt moyen au niveau du marché financier est de mise.
Dans tous les cas, il est difficile de prévoir les données à récolter. C’est le cas du taux d’actualisation pour l’évaluation de la VAN. Il arrive qu’avant le lancement du projet, sa durée de vie ou le capital initial soit modifié.
Dans le même ordre d’idée, l’estimation des chiffres prévisionnels peut poser problème lors de l’appréciation du TRI. Vous devrez par exemple anticiper le comportement des consommateurs et étudier au préalable l’environnement concurrentiel.
Le tableau ci-dessous met en lumière les différences qui caractérisent chacun des indicateurs :
VAN | TRI | |
Valeur du taux | Taux d’intérêt prédéfini tenant compte du coût du capital. | Taux d’intérêt maximal avec lequel les revenus issus du projet permettent de rembourser l’investissement de départ. |
Précision de la méthode | Valeur absolue. | Valeur relative. |
Comment bien comprendre l’utilité de ces deux indicateurs ? Étude de cas
Prenons le cas d’un investissement immobilier. Si vous achetez un appartement à 100 000 euros et que les nombreuses démarches administratives vous coûtent 10 000 euros, l’opération s’élèvera à 110 000 euros.
Supposons que vous déboursez 50 000 euros de votre propre poche (qui aurait pu être placé à un taux annuel de 1 % en moyenne). Vous demandez ensuite un prêt hypothécaire remboursable sur 20 ans à un taux d’intérêt de 3 % à la banque. Dans ce cas, les intérêts hypothécaires seront fixés à 1 500 euros en moyenne dans l’année. Quant au crédit amorti, il vous coûtera donc 2 500 euros par an en moyenne.
Vous envisagez de louer votre bien en bon état (qui a une durée de 40 ans) détenu en copropriété. Ainsi, vous comptez percevoir un revenu moyen de 12 000 euros par an. Concernant les charges, la facture annuelle intègrera les dépenses imputables à la communauté des propriétaires (1 200 euros). Il en est de même pour les frais d’entretien et les travaux de rénovation (1 500 euros).
En appliquant la formule précédemment citée pour le calcul du coût du capital et en découpant les flux de trésorerie par année, vous obtiendrez le tableau suivant :
Données | Description |
0,0209 | Taux d’actualisation annuel |
-110000 | Coût initial de l’investissement |
5300 | année 1 |
5300 | année 2 |
5300 | année 3 |
5300 | année 4 |
5300 | année 5 |
5300 | année 6 |
5300 | année 7 |
5300 | année 8 |
5300 | année 9 |
5300 | année 10 |
5300 | année 11 |
5300 | année 12 |
5300 | année 13 |
5300 | année 14 |
5300 | année 15 |
5300 | année 16 |
5300 | année 17 |
5300 | année 18 |
5300 | année 19 |
5300 | année 20 |
9300 | année 21 |
9300 | année 22 |
9300 | année 23 |
9300 | année 24 |
9300 | année 25 |
9300 | année 26 |
9300 | année 27 |
9300 | année 28 |
9300 | année 29 |
9300 | année 30 |
9300 | année 31 |
9300 | année 32 |
9300 | année 33 |
9300 | année 34 |
9300 | année 35 |
9300 | année 36 |
9300 | année 37 |
9300 | année 38 |
9300 | année 39 |
9300 | année 40 |
En vous servant de ce tableau pour calculer la VAN grâce à Excel, vous obtiendrez un résultat de 75 561 euros.
Le projet s’avère donc profitable, d’autant plus que les recettes d’exploitation estimées (185 561 euros) dépassent les fonds initiaux investis (110 000 euros). En considérant ces données, le rendement approximatif est évalué à 1,7 %, ce qui excède le coût d’opportunité relatif au placement de l’épargne.
Toujours selon la fonction de calcul disponible sur Excel, le TRI s’élèvera à 4,98 %. Sa valeur minimale dépend de la stratégie et des attentes de chaque investisseur. La plupart des apporteurs de capitaux aspirent à un TRI variant entre 25 et 50 %.