L’une des tâches importantes du gestionnaire financier d’une entreprise est la mesure du coût des fonds propres de celle-ci. Toutefois, l’estimation du coût des fonds propres est une tâche difficile : le résultat est souvent subjectif, et donc contestable comme référence fiable. La méthode MEDAF a été pensée pour résoudre ce problème, en apportant des calculs concrets qui aident à déterminer la rentabilité attendue, notamment.
Le MEDAF, c’est quoi ?
Le modèle d’évaluation des actifs financiers, ou MEDAF, définit la relation entre les risques systématiques, ou les périls généraux des investissements, et les rendements attendus des actifs, particulièrement des actions.
Il s’agit d’un modèle financier qui crée un lien direct entre les rendements nécessaires des investissements et leur risque. Ce modèle est établi sur la relation établie entre le bêta des actifs (risques), les taux sans risques et les primes de risques des actions.
Le CAPM a été conçu comme un moyen de mesurer le risque systématique, et est par conséquent très répandu dans le domaine de la finance. Il est surtout très apprécié pour analyser les titres à risque et créer un rendement attendu pour les actifs, en considérant leur risque et les coûts liés. Son application est ainsi très utile aux investisseurs, sélectionnant avec soin chaque action à ajouter à leur portefeuille.
Comment calculer le MEDAF ?
Un investisseur s’attend à être rémunéré pour les risques pris et la valeur temporelle de l’argent investi, cette dernière, correspondant au taux sans risque de la formule du MEDAF. Les facteurs restants sont quant à eux relatifs aux prises de risques supplémentaires par l’investisseur. Ainsi, le calcul effectué est le suivant :
Rendement attendu de l’investissement = Taux sans risque + Bêta de l’investissement × Prime de risque de marché
Le bêta des investissements potentiels est une valeur donnée aux risques que ces investissements ajouteront à des portefeuilles qui ressemblent aux marchés. Ainsi, lorsqu’une action présente plus de risques que le marché, sa valeur bêta est supérieure à un. En revanche, si une action dispose d’une valeur inférieure à un, le calcul admet qu’elle réduira les risques du portefeuille.
Cette valeur bêta est alors multipliée par la prime de risque du marché, correspondant aux rendements attendus. À la suite de cela, le taux sans risque est additionné à la multiplication effectuée précédemment. On obtient enfin un résultat qui informe les investisseurs des rendements requis ou des taux d’actualisations qu’ils peuvent utiliser afin de trouver la valeur d’un actif.
Le but de ce calcul du MEDAF est d’évaluer si des actions sont adéquatement évaluées lorsque leurs risques et la valeur temporelle de l’argent sont confrontés aux rendements attendus. En résumé, connaître les diverses composantes du MEDAF octroie la possibilité d’évaluer la pertinence du prix d’une action par rapport au rendement qu’elle peut générer.
Quelles sont ses limites ?
Il a été démontré que plusieurs hypothèses sur lesquelles la formule du MEDAF s’établit ne tenaient pas la route dans la réalité. En effet, la théorie financière moderne repose sur deux hypothèses :
- Les marchés de valeurs mobilières sont très compétitifs et très efficaces (c’est-à-dire que les informations pertinentes sur les entreprises sont rapidement et universellement distribuées et absorbées).
- Ces marchés sont dominés par des investisseurs rationnels et peu enclins au risque, qui cherchent à maximiser la satisfaction tirée du rendement de leurs investissements.
Par conséquent, il n’est pas tout à fait clair si le MEDAF marche réellement ou non. Le principal point de questionnement est la bêta. Lorsque des professeurs ont étudié le rendement de certaines actions sur la durée, ils ont remarqué que les fluctuations du bêta de longues périodes n’expliquent pas les performances des différentes actions.
Cette corrélation entre le bêta et le rendement d’une action individuelle s’effondre également sur une période plus courte.
L’inclusion du bêta dans la formule suppose que le risque peut être mesuré par la volatilité du cours d’une action. Or, les mouvements de prix dans les deux sens ne présentent pas le même risque. La période de retour pour déterminer la volatilité d’une action n’est pas standard, car les rendements des actions (et le risque) ne sont pas distribués normalement.
Le MEDAF suppose par ailleurs que le taux sans risque reste constant sur la période d’actualisation. Une hausse du taux sans risque augmente également le coût du capital utilisé dans l’investissement et pourrait faire paraître l’action surévaluée.